vendredi 9 juin 2017

L'éclosion d'une vierge

Tout a commencé avec ça:


J'avais enlevé la fleur en tissu épinglée depuis un an sur ma veste, car elle s'était abimée. J'étais pressée et j'ai posée la fleur au premier endroit venu, sur ma Barbie qui fait office de porte bijoux.
Le lendemain je repasse devant et je me dis, Wouaw ! Elle affiche grave sa sexualité !
 Virginité? Défloraison ?
Non mais, attend... oui! Voilà une pièce intéressante pour une Sainte vierge!

Voilà, c'était l'instant "dans-la-tête-de-Soasig-Chamaillard".

Maintenant passons à la réalisation!
Je cherche dans mon stock et je trouve ce modèle que j'aime beaucoup, que j'avais déjà utilisé pour MOTU et Notre Dame du Poulpe.

Celui ci a été repeint maladroitement, en couleur poussière-beurk, pour cacher les éclats de plâtre.
Je comprendrais jamais pourquoi les gens font ça...




Pour l'aspect de la fleur, je pense à ces roses en faïence qu'on voit sur les tombes.
Personnellement, j'adore ça!
En me promenant, je suis tombée sur celle là, très touchante avec son petit jardin intérieur.


Mais pour l'instant, commençons par le décapage!
Tout d'abord une petite couche de décapant!
ça fait cloquer, c'est pas sexy hin.



Ah oui ça va déjà beaucoup mieux comme ça, "rien de tel qu'un petit peeling" comme disais ma tata esthéticienne.



Un deuxième décapage plus tard, j'ai mis mes gants en latex.



Un troisième décapage plus tard, j'ai troué mes gants en latex.



Un quatrième décapage plus tard, je n'ai plus d'ongles, limés par le ponçage. 



Un cinquième décapage plus tard, je n'ai plus de doigts, mais c'est pas grave, ça repoussera dit  le médecin.



Maintenant débarrassée du décapage, je passe à la réalisation de la rose, en résine.
Je commence par le petit bouton qui se trouve à l'intérieur.



Puis je superpose avec des pétales en les décalant à chaque fois.



Puis à ce stade j'arrête et je laisse sécher.



Ensuite je reprends en confectionnant les pétales mais en ne les collant pas immédiatement, afin qu'ils sèchent un peu, pour qu'il y ait de l'espace entre les pétales et donner l'impression que la fleur s'ouvre.



J'aurais pu m'arrêter là pour un aspect plus réaliste de la rose... 



...mais j'ai décidé de rajouter une rangée de pétale pour donner un effet plus rayonnant et généreux.
Au diable le réalisme!


Alors ça te plait ?



Ouch!
L'émotion lui transperce le ventre!



Vite aux urgences, il faut opérer!



Ah mon DIEU !!!! 
Il y avait un chat dedans!!!!!
Ces fichus bêtes sont machiaveliques!



(quelqu'un  que je ne dénoncerais pas s'est introduit dans mon atelier et a mis ce chat là)


J'aime bien le centre de la rose qui fait comme une petite vulve.
C'est mignon non ?
Vive les petites vulves!


J'ai libéré la dame de son chat, et j'ai coulé du plâtre,  dans la partie inférieur de la pièce, afin de stabiliser l'ensemble. Le plâtre est coulé dans une poche, afin d'éviter le phénomène d'absorption du plâtre liquide par la pièce d'origine, elle même en plâtre, et pour laisser une petite marge de travail au plâtre. Tout ceci afin d'éviter ou d'atténuer d' éventuelles fissures liées à la dilatation du plâtre pendant la catalyse. (j'ai réussi à placer 6 fois le mot plâtre quand même ...bah 7 du coup!)

Je ne voulais pas prendre le risque, qu'une fois la rose installée, la pièce bascule vers l'avant avec le poids de la rose en résine.

Plâtre, plâtre, plâtre.
Ça fait 10 comme ça. 
Je préfère les chiffres ronds.


J'ai comblé la partie supérieur de papier pour divertir le poids convenablement.


Ensuite j'ai fixé une vis au dos de la rose.


Et puis j'ai décollé et recommencé deux pétales que je trouvais trop petites et pas assez décalées.



J'ai rebouché le bassin avec l'empreinte de la rose emballé dans du cellophane.
Euh ça fait vraiment bizarre vu comme ça...



Le problème de cette rose, c'est... comment peindre à l'intérieur?
Je me suis dit que j'allais expérimenter le trempage !
Me voilà donc en train de tremper la rose dans du Gesso.
24 heures de séchage puis je recommence.
24 heures de séchage et puis je recommence encore.



La dame aussi a droit à ses trois couches de Gesso à 24 heures d'intervalles.
Mais pas le trou de milieu par ce que j'ai besoin que la colle accroche directement sur la résine lorsque je collerais la rose à la toute fin.


Je peins donc la rose séparément pour pouvoir la tremper dans la peinture rose plusieurs fois.


Ensuite j'ajoute, au pinceau, des dégradés de plus en plus foncés, afin d'être dans des tons plus sensuels.


En parallèle je peins la Sainte Vierge en appliquant un dégradé de roses sur la robe, afin de renforcer le rayonnement de la fleur.

Ensuite je prends un peu de recul et je me rend compte que oui, décidément, c'est toujours autant le bordel sur mon bureau quand je termine une pièce !


Pendant que je peins cette pièce, j'ai soudain l'idée du titre. Ce sera "Plaisir d'Offrir".
Ce petit message qu'on trouve sur les étiquettes des fleuristes.
Offrir sa fleur comme offrir sa virginité.
Mais avec le Plaisir en plus!

Et là je me dis qu'il faut vraiment que le titre apparaissent sur le socle, qu'il ajoute une dimension humouristique.

Je cherche sur le web des étiquettes de fleuriste et je finis par en trouver des parfaites. Simples et kitchs à la fois avec cette écriture dorée en cursive.



J'en passe quelques unes sous résine afin de solidifier les étiquettes.
Je choisi la moins brillante (qui n'est pas celle de la photo), une dont la résine s'est légèrement opacifiée afin qu'il n'y ait pas un trop fort contraste avec la pièce qui est verni totalement en mat.
Car on ne doit pas non plus remarquer trop le médaillon.



Ensuite j'entoure le médaillon avec de la résine pour l'intégrer au socle.



J'enlève le cellophane qui protégeait l'étiquette, je colle, je peins,  et voilà!



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