mardi 19 janvier 2016

Comment se retrouve-t'on au bord ?

C'est tout un art de défaillir, c'est aujourd'hui que vous allez le découvrir.

De là à dire qu'il faut avoir perdu la tête, il n' y'a qu'un pas.



N'oublions pas que le bord à son importance.
Celui-ci est presque en si mauvais état que la belle évanouie.




Même un nouveau visage ne vous fera garder les pieds sur terre.


Son socle amorce déjà l'idée du début de sa chute imminente.


La mariage entre l'applique et la statuette ne les fera pas se retenir l'une l'autre.
Elle ne s'est pas rendu compte qu'elle avait perdu une partie de son voile.
 Tout ça s'est fait dans son dos.
A t'elle vu les multiples pansement en résine?
A t'elle sentie le papier frotter ses blessures?


Je ne veux pas la laisser tomber comme ça.
J'ai tellement d'ailes dans ma reserve.
Autant de liberté à offrir.


Pour elle, je choisi les plus grandes de toutes.
Ramassées en 2013 à la serre aux papillons du château de Basse Goulaine.


Plastifiées et passées sous résine avec beaucoup de difficultés.
La plus grande des libertés, Attacus Atlas, aura donc été la plus difficile à conserver.


Depuis qu'elle les porte, je me sens déjà moins inquiète.


De peur que le sol ne se dérobe sous ses pieds, j'ai préféré retirer les attaches métalliques d'origine, oxydées, qui seront remplacées.


L'arrière du socle est épaissi pour éviter que sa liberté ne soit dos au mur.


Elle semble fin prête à défaillir.
Je préfère qu'elle ne soit pas nue pour faire ça.




Après quelques sous vêtements blancs, je l'habille et la maquille.

Je m'inspire bien de son alter-ego mâle.


Elle aussi veut des p'tits balais sur la tête.
2 fois plus d'intuition garantie.
Et le plaisir d'entendre le vent siffler dans les p'tits balais.

Toi aussi, réalise des p'tits balais pour ta tête.
Tu verras la vie plus mâle.






Eprise du symbole du mâle, elle a voulu aussi les poils.
J'ai accepeter de lui offrir le petit duvet pour que sa chute soit douce et faciliter l'atterrissage.
Je me suis procuré le noir flocage.


Je la retiens encore un instant, pour terminer le bord du bord.



La dernière touche de velours, et me voici fin prête à mon tour.


C'est fini, sortez les clous et l'appareil photo.






Ah bon ? Quelqu'un a sortit l'appareil photo ?


vendredi 15 janvier 2016

Border Nymph


J'étais au bord,
Je me sentais défaillir.
Jusqu'au moment où c'est arrivé,
j'ai pensé que je pouvais encore l'éviter.
Mais le voilà déjà, ce précipice.
Il m' engloutie toute entière.

Des mains me portent.
Mon espace met du temps à prendre sens.
Une étrange honte m'envahie.
Consciemment,
je n'ai rien choisi, rien maitrisé.
Et pourtant c'est arrivé:
Je me suis envolée!













35 cm 

mardi 12 janvier 2016

L'enfance de 2 soeurs

On peut dire que leur enfance ne fut pas parfaite.
En témoigne l'état dans lequel je les ai récupéré.


Mais elles avaient la particularité de provenir du même moule. 2 soeurs quoi.
De tête-en-l'air, elles sont passées à révolutionnaires incomprises.


Ne restons pas sur un malentendu, je leur ai remis la tête sur les épaules.
Mais j'en ai profité pour les incliner légèrement l'une vers l'autre.



L'une est brute. Ses finesses sont évidentes.
L'autre a été surprotégée.
Elle sera plus difficile, il faudra bien gratter pour la découvrir.

Les deux en ont plein le dos.

Je vais les libérer.


Plein les pattes également ?
Je m'en occupe.


J'ai choisi les armes de leur liberté.
Et je les ai mélangé entre elles pour créer un lien plus fort.
Les parties supérieures et les parties inférieures ont été interverties.


Maintenant, elles sont entre-ailes.



On peut dire que chacune à leur manière, ces 2 soeurs sortent du cadre.
Ça tombe bien, j'ai chiné 2 vieux cadres tout abîmés, mais pleins du charme d'une certaine splendeur passée.
J'ai pu les restaurer et faire réapparaître les souvenirs disparus.
J'ai choisi de laisser visible les vieilles craquelures qui marquent le temps.



J'ai repeint le tout.
Et comme dans un conte fantastique, un lapin est apparu.


Et là, les frangines se sont réveillées, ce n'était qu'un rêve.
Les cadres étaient devenus bronze et or.


J'ai fait de mon mieux pour leur tailler des robes sympas.
Je vous rappelle que j'ai voulu être styliste pendant presque tout le collège.
Jean-Paul Gautier, tiens-toi bien.



Résine et pas de vis pour la fixation, et tout ça sous la jupe.
Ah je te bluffe Jean-Paul, hin ?


Voilà ça donne ça. Fini les jupes qui s'envolent.




Les deux soeurs sont un peu abîmées...
Mais une intuition me dit qu'elle vont avoir du nez.


Il y a désormais un petit trou dans leur coeur.
Un petit trou ça peut faire mal.
Mais, celui là, permettra de laisser sortir les larmes, et de se rejoindre.


Je les habille de peinture, l'une choisi le rose, c'est enfantin mais c'est doux, l'autre choisi le bleu, c'est sérieux mais c'est rassurant.

Pour le petit détail microscopique, que l'on peut voir si l'on observe bien, leurs yeux sont des strass noirs. De minuscules brillances éclairent leur regards si on sait bien les prendre...


De velours, j'ai fait leur lit.



J'ai ajouté une deuxième fixation à l'arrière.


Puis peinte. 
Et enfin, l'arrière du cadre est cellée. 



Elles ont hâte de pleurer ensemble.
La petite chainette rouge est là pour ça.


Je la fixe en prenant garde à l'angle de séchage.


Voilà les frangines sont prêtes!
On passe aux photos ?



(pfff y a encore la grosse lourde au milieu)