mercredi 24 janvier 2024

Se construire une cabane dans les arbres

" Auprès de mon arbre je vivais heureux" disait Georges. 

Moi aussi, mais il était magique, quoique en plastique. 

Pour réaliser "Forêt Prie-mère", la Notre dame de l'arbre magique, j'ai piqué l'arbre magique de mes enfants déjà grands, mais qui n'ont pas voulu s'en séparer malgré plusieurs déménagements. Ce qu'il est advenu du mien, je n'en sait rien. Mais que ce soit le mien ou le leur, le design de l'arbre magique n'a pas changé depuis sa sortie en 1975.

Un design qui n'a pas changé non plus, c'est Notre dame de Lourdes, fidèle à elle même depuis son apparition en 1858. 

En voici une version en plâtre de 42 cm.

Son précédent propriétaire avait jugé bon de la tartiner de blanc et bleu pour couvrir les tâches de vieillissement.

Mais les produits cosmétiques pour Sainte vierge ça pose toujours un problème: les détails disparaissent.

Qu'à cela ne tienne, le crayon de bois c'est formidable, on en a toujours un sous la main.

Je vous laisse admirer le travail.




Bon alors maintenant faut s'occuper de l'arbre magique.

D'abord je bouche toutes les issues.
Et je tartine de vaseline.


Je recouvre de plâtre de moulage, mais en plusieurs fois, pour que les parties puissent se détacher.
Parce que si j'ai un seul bloc, je ne pourrais jamais démouler.


Voilà un bel arbre magique à la crème.



Je détache mes morceaux de meringue.


Et puis je recolle tout ça.



Je tapisse avec de la résine de modelage à l'intérieur.
(Oui c'est toujours Apoxie sculpt)


Je forme des tiges en acier pour consolider l'intérieur.


Je recouvre encore de résine.


Je bouche le fond avec une couche de résine puis du plâtre. J'ai besoin que ce soit plat pour poser sur ma structure.


Je commence vaguement une forme en plâtre en me basant sur le socle de l'arbre magique.


Je tente de remplir ma structure de mousse expansée.
Ah bah ça déborde. 
 


Mais il ne faut pas oublier de débarrasser la petite dame de sa grosse tartine de peinture.


Du Decapex, de l'eau, du grattage et du ponçage. Tout ça.


Je me débarrasse du socle. Adieu petite source miraculeuse.


Maintenant c'est le moment où j'éclate la meringue au tournevis et au marteau, pour découvrir la résine.


Et voilà mon joli petit chapeau feuillu.


J'avais coupé la mousse expansée qui débordait bien sûr. J'éspère que vous aviez remarqué.


On se ferait bien encore un petit ponçage?


Ou deux?


Et un petit découpage aussi ?


On se ferait bien un petit plateau de fromage aussi ?


Mais si ! Regardez comme ça va faire un beau parquet!



Je coupe une des tiges en acier pour m'en servir pour la fixation de la partie haute.


Pour encastrer le buste comme ça.



J'ai réduit la taille de la fixation à l'intérieure à cause du poids de l'ensemble, pour bien équilibrer la pièce, de bas en haut, du plus lourd au plus léger.
J'aurais donc encore un peu de vide à combler.


J'ai trouvé dans le garage un bout de bambou qui appartenait à une épuisette épuisée.
Cher souvenir de Saint Marc, merci d'être resté 15 ans à attendre d'être réutilisé.


Le socle progresse, je recouvre progressivement de résine et installe la partie basse.


Ah oui il faut aussi que je prenne l'empreinte du feuillage au sol de la cabane.
Toujours la technique de la meringue.


Je retourne au socle et remet une couche de plâtre.


Je peux maintenant recouvrir de résine en texturant l'herbe.


Tadaaam. Il fait nuit, zut.


Ah voilà il fait jour!


Ah on est content, on tourne la pièce pour admirer le travail.


L'étape ici est plus difficile.
Il me faut mettre en forme la résine grossièrement sur les bords du plateau de fromage, puis appliquer les empreintes en plâtre dessus, tout ça avec des formes qui se suivent et se complètent.



Faut que je règle mon problème de vide ici.
Je reprends donc ma mousse expansé.



Et puis je fais une grosse bêtise et ça prend feu.
Je me fais une grosse frayeur mais le jardin veille sur moi.


Je nettoie, j'enlève la totalité de l'ancienne mousse éxpanssée et je repars illico.
Par chance j'ai agit assez vite avant que le résine soit cramée.



Une fois sèche, je coupe à raz.
C'est parfait maintenant.


Je fais mes petits essayages plateau/ structure bambou.



J'ai fini le modelage des feuillages du dessous.



Mais ce n'est pas fini! Faut aussi faire le dessus!


Je découpe du médium pour boucher l'intérieur de l'arbre, je finalise les bords à la résine.


Il y a environ 10 ans, lors de la réalisation d'un moule, j'avais mélangé trop de silicone et alors j'avais attrapé quelques personnages de l'arbre magique que j'avais trouvé à Emmaüs et qui trainait pas loin de moi, et je les avais balancé dedans à la va vite avant la prise du silicone.
Depuis je m'amusais à faire quelques tirages et à les offrir aux amis.
Je savais bien qu'un jour, j'en ferais quelque chose d'autre.


Pour les besoins de cette pièce, il m'a fallu quelques autres tirages.
De l'alginate suffira pour faire un ou deux tirages.
J'ai assez envahi l'espace de mes amis comme ça.



La satisfaction de ces petits moulage est très grande.
Le design de ces personnages me plait tant.
J'aimerais savoir quelle est la personne derrière ce design. 
Pourquoi on ne sait jamais ça? 
Pourquoi les designers de jouets ne sont ils pas aussi connus que la marque qui fabrique le jouet?
Ne sont ils pas des artistes pourtants?
J'ai fait des recherches mais je n'ai rien trouvé.
Si vous avez des informations, surtout dites moi!


Et maintenant c'est parti pour les petits corps de Notre Dame de Lourdes.
Je coule le plâtre en intégrant des petites tiges en acier directement.


ça facilite la fixation des têtes.
Et plus tard ça permettra la fixation sur le plancher de la cabane.
En attendant je les plante dans du carton plume.


J'agrandis ma collection de figurine de l'arbre magique en même temps que je travaille dessus.
J'en profite pour faire de nouveaux personnages et ça me donne plus de choix.




Et puis figurez vous que je tombe sur le pompier et là je me dis, ok celui là c'est obligé, vu que j'ai failli tout cramer.


En parlant de pompier, je pense aussi aux issues de secours.
Qui sait,  il y a peut être un ascenseur derrière la porte?


J'ai fini le feuillage au dessus de la planche. Il est donc temps de la fixer.
Un petit niveau c'est bien pour faire un sol droit.


Je me suis résolu à acheter un des personnages les plus moches de toute l'histoire de l'arbre magique. alors que je m'en était débarrassé il y a quelques années. Ce sont les personnages du début des années 2000.
Mais je me suis dit que pour l'histoire de ce jouet, et le fait que justement mes enfants ont joué avec à cette époque, c'était intéressant comme témoin de son époque.
Un témoin moche reste un témoin.
Bon lui le designer m'intéresse pas trop.
Ou alors pour vérifier si il a commis d'autres atrocités.


Je rajoute de la résine pour faire du feuillage qui fait la jonction entre le buste et l'arbre.
Je redessine et grave à la Dremel tout le feuillage pour qu'il soit plus visible après les couches de peinture.


Je fais mon choix de petits bonhommes, 12 comme les étoiles de la vierge Marie.
Tous ces petits bonhommes avec ces petits corps de bonnes-femmes me rendent joie.
Le neutre est il vraiment neutre?
Je vous pose ici la question.


Une petite ronde sympathique et protectrice.



Le dernier étage de la pièce montée!



Oui les bonhommes bonnes-femmes sont pas fixés, c'était juste pour la photo!
Parce que je préfère les peindre avant sinon ça va être trop la galère.

La couche d'apprêt fait un peu comme un jour de neige.


Je vous remet les personnages 1 minute mais pas plus.


Oui c'est vrai, j'avoue, j'ai pas fixé le haut non plus, parce qu'il faut peindre à l'intérieur d'abord.
Et la partie centrale avec tous les détails ce serait compliqué d'accès, en plus d'être lourd et encombrant à manipuler.


Maintenant je peux fixer pour de vrai.


Les petits viergeonnages ont étés peintes séparément.
Leurs petits écharpes colorées se déclinent aux couleurs de l'arc en ciel qui est la couleur de la Vierge Marie selon Saint Antoine de Padoue, n'en déplaise à ces ultras radicaux qui détestent pourtant le drapeau arc en ciel.
Le dégradé entre les couleurs d'écharpes symbolise également le temps qui passe, ce jouet qui reste.



Quel moment merveilleux quand tous les viergeonnages sont collées et que je peux enfin profiter de l'apparition, celle que j'ai eu en vision et que voici enfin matérialisée, au plus près de l'image reçu dans mon cerveau.


Encore une addition de résolue!



3 commentaires:

Alexandra Soury a dit…

Quel travail de précision ! Merci d'avoir partagé toutes ces étapes de création que je n'imaginais pas aussi nombreuses et bravo je suis vraiment très fan !

Anonyme a dit…

Fantastique !!!

karine a dit…

Enorme travail une nouvelle foi. Bravo Soaz.Je suis tellement admirative !